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Et si vous aviez recours au service civique ?

Recruter des bénévoles : tel est l’un des principaux casse-tête des associations de patients et plus largement des acteurs dans le monde de la santé. Le service civique pourrait leur apporter des solutions…

Et si vous aviez recours au service civique ?

La loi du 10 mars 2010 a créée l’engagement de Service Civique et le volontariat de Service Civique. Elle permet à des jeunes, appelés « volontaires », de s’engager sur des missions d’intérêt général. Pour être éligible, ils doivent avoir entre 16 et 25 ans, et maximum 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. Cet « engagement volontaire » peut durer entre 6 et 12 mois et doit représenter au moins 24 heures hebdomadaires. Autres conditions : il doit se faire auprès du public, principalement sur le terrain et favorisant la cohésion nationale et la mixité sociale. Il donne lieu au versement d’une indemnité prise en charge par l’État, et d’un soutien complémentaire, en nature ou argent, pris en charge par la structure d’accueil. Il ouvre droit à un régime complet de protection sociale financé par l’État. Enfin, cette expérience doit être effectuée auprès d’organismes à but non lucratif ou de personnes morales de droit public, en France ou à l’étranger. Huit ans après sa mise en application, force est de constater un impact réel ! La solidarité mobilise beaucoup les jeunes…

Des avantages tant pour les jeunes…

Le secteur de la santé fait très largement appel aux bénévoles, dans le cadre du service civique. A titre d’exemple, depuis son agrément en octobre 2014, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris a accueilli pas moins de 1100 volontaires en Service Civique ! Le bilan est très positif en termes d’engagement et d’insertion des jeunes mobilisés dans les domaines de la santé et de la solidarité. Tous ont à y gagner : les patients, les professionnels et les volontaires eux mêmes. Pour eux, c’est en effet une expérience humaine gratifiante et utile. L’objectif de l’engagement de Service Civique est précisément de mobiliser la jeunesse face à l’ampleur des défis sociaux et environnementaux. Cette expérience a vocation à les aider à mûrir, gagner en confiance en eux, en compétences, et prendre le temps de réfléchir à leur propre avenir.
C’est avant tout une étape de vie et d’éducation citoyenne par l’action. Tous peuvent y avoir accès, quelles qu’aient été leur formation ou leurs difficultés antérieures. Le Service Civique est donc une belle opportunité pour tester son engagement citoyen.

… que pour les organismes d’accueil

Les organismes d’accueil à but non lucratif, notamment les associations ou les fondations, les collectivités territoriales, les établissements publics et les services de l’État ont aussi beaucoup à y gagner. Cet outil leur permet notamment de donner plus d’ampleur à leurs actions et de lancer de nouveaux projets, tout en offrant un meilleur service à leurs publics cibles. La présence de jeunes volontaires, souvent dotés d’un enthousiasme sans failles, est l’occasion de redynamiser leur réseau de bénévoles. Ils arrivent généralement avec des idées innovantes qui permettent de rayonner au-delà des cercles habituels. Les retours d’expérience des services hospitaliers accueillant des volontaires montrent une amélioration des conditions d’accueil et de vie des patients et de leurs proches. La présence des jeunes constitue une aide réelle pour se déplacer et s’orienter au sein des hôpitaux, notamment pour les patients en fauteuil roulant, malvoyants ou affaiblis. A La Pitié-Salpêtrière AP-HP, ces jeunes permettent de fluidifier le flux des patients. La tutrice psychologue en oncogériatrie au sein de l’hôpital René Muret AP-HP déclare quant à elle que « les patients se sentent moins isolés et apprécient la possibilité d’avoir des activités lors de l’hospitalisation. Ils identifient rapidement les volontaires en service civique comme des personnes ressources pouvant relayer certaines de leurs demandes. »

Et concrètement ?

Les organismes sans but lucratif (OSBL) qui souhaitent accueillir des jeunes en service civique doivent préalablement obtenir un agrément. Ce dernier est délivré par l’Agence du service civique sous certaines conditions. Il faut notamment que l’organisme ait au moins un an d’existence (sauf dérogation). Il convient aussi indiquer le nombre de volontaires envisagé, les conditions de leur accompagnement et, s’il y a lieu, les conditions d’accompagnement spécifiques des volontaires mineurs de plus de 16 ans. Il est aussi indispensable de proposer des missions d’intérêt général reconnues prioritaires pour la nation et justifier de la capacité à les exercer dans de bonnes conditions. L’organisme d’accueil doit par ailleurs disposer d’une organisation et de moyens compatibles avec la formation, l’accompagnement et la prise en charge des volontaires. Enfin, il faut présenter un budget en équilibre et une situation financière saine sur les 3 derniers exercices. Cet agrément d’engagement de service civique est accordé pour 3 ans maximum renouvelables. En cas de non accord, le refus d’agrément est motivé. A savoir, l’administration peut à tout moment contrôler les conditions d’exercice de la mission, et l’agrément peut être retiré si l’une des conditions nécessaires à sa délivrance n’est plus satisfaite.

Recherche de volontaires

Les jeunes peuvent directement postuler en ligne aux missions proposées. L’organisme est averti par courriel de chaque candidature. L’association doit renseigner sur l’application Elisa (Extranet Local pour l’Indemnisation et le Suivi des Accueils de volontaires en Service Civique) tout nouveau contrat pour permettre au volontaire d’être indemnisé pendant sa mission. Cela suppose d’avoir préalablement obtenu de l’Agence de Services et de Paiement (ASP), chargée de gérer le paiement des volontaires, un identifiant et un mot de passe. Pour cela, l’organisme doit adresser une demande d’habilitation à la direction régionale de l’ASP dont il relève. A noter, à l’issue de leur mission, certains volontaires ont pu décrocher un contrat, reprendre une formation ou valider des unités manquantes pour l’obtention d’un diplôme.

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