Mieux accompagner le patient et les professionnels de santé
Partie 2 de notre focus consacré au parcours de soin « Parcours de santé, parcours de soins, parcours de vie … une approche globale à découvrir en 3 volets »
Lire le dossierDes autorités aux associations de patients, en passant par les industriels et les professionnels de santé, tout l’écosystème de santé est mobilisé pour optimiser et personnaliser le parcours de soins.
C’est d’ailleurs la pièce maîtresse de la loi de modernisation de notre système de santé.
La prise en charge des patients fait l’objet d’un changement de paradigme. Il en va de l’efficience et de la soutenabilité de notre système de santé.
Aussi, nous sommes ravis de vous proposer ce dossier « Parcours de santé, parcours de soins, parcours de vie …une approche globale à découvrir en 3 volets à partir de Septembre !
Ce mois-ci, découvrez "L'importance des enjeux des parcours de soins"
Face à des problématiques telles que les déserts médicaux ou encore l’insuffisance des ressources dans les établissements de soins, les professionnels de santé repensent leurs pratiques et leurs modes d’interactions.
Pour que les parcours de soins soient plus efficients, les nouvelles orientations impulsées par le gouvernement prévoient de cesser de raisonner par secteur (soins de ville, soins hospitaliers, soins médico-sociaux…), et de repenser le système de santé en terme de prise en charge globale, personnalisée et continue des patients.
Ce qui implique d’accompagner le « virage ambulatoire », pour passer d’un système centré sur l’hôpital à un système dans lequel les professionnels de santé de ville auront un rôle central et pivotal dans la coordination de ces parcours de soins.
Trois niveaux de prise en charge des patients sont identifiés par les autorités de santé :
L’objectif, tel que stipulé par les pouvoirs publics, est de permettre aux Français de recevoir « les bons soins, par les bons professionnels de santé, dans les bonnes structures, au bon moment ». Comme énoncé sur le site du ministère de la santé, il s’agit de « satisfaire à la demande des patients et de leurs proches en faisant évoluer les soins et les services ».
En effet, la médecine de parcours amène à un changement de paradigme profond concernant l’adaptation de la prise en charge grâce notamment à une meilleure coordination entre professionnels de santé.
Le parcours de soins coordonné , tel qu’institué par la loi du 13 août 2004, vise à faire bénéficier chaque usager d’un suivi médical coordonné, d’une gestion rigoureuse de son dossier médical et d’une prévention personnalisée.
Cela suppose de désigner un médecin traitant qui doit être consulté préférentiellement, notamment avant toute consultation d’un autre professionnel pour des soins complémentaires ou des examens.
Les acteurs de santé dans leur ensemble se sont alignés avec ces changements de paradigmes, relatifs à l’adaptation de la prise en charge des patients et aux relations entre professionnels de santé.
Les industriels revoient également leur modèle et leur approche en ce sens, comme nous l’explique Jean-François Brochard, président de Roche Pharma France :
« Nous avons complètement repensé notre organisation pour changer de modèle opérationnel et réorienté nos compétences en lien avec ces évolutions externes.
Nous essayons vraiment d’être un partenaire dans un parcours de soins et de mettre à contribution notre expertise pour apporter de la valeur. Nous souhaitons consolider notre statut de partenaire du système de santé. Il s’agit de se concentrer non plus sur une molécule, mais sur un parcours de soins dans son ensemble, en axant l’activité sur l'atteinte d'un résultat pertinent et partagé avec l'écosystème de santé ».
« Plus que jamais nous souhaitons nous consacrer au développement de partenariats, notamment avec les associations de patients, afin de mener des initiatives communes, comme par exemple sur le sujet du suivi des données de santé. Notre expertise nous permet d’apporter de la valeur au bénéfice de tous, pour, entre autres, rendre les patients toujours plus autonomes »
poursuit-il.
Force est de constater en effet que ces derniers n'ont pas toujours l'information nécessaire pour prendre les bonnes décisions : « Doivent-ils faire une chirurgie ou pas après un traitement d’un cancer par exemple ? Rendre les patients toujours plus compétents et plus impliqués parce que mieux informés, telle est notre ambition. C'est pourquoi nous avons voulu nous réorganiser autour des parcours de soins ».
Il estime important d’aboutir à un consensus sur les besoins réels des patients « Cela n’a pas de sens de faire de la recherche de manière isolée, car il faut s’assurer que les préoccupations des patients sont suffisamment prises en compte.
Si la guérison va de pair avec une détérioration de la qualité de vie des patients, parce que le recours aux soins est trop lourd, il faut envisager un nouveau protocole.
Les associations de patients peuvent nous permettre de réaliser cette hiérarchisation. ». Prendre en compte les inquiétudes des patients, notamment lorsqu’il est question de protection et de confidentialité de leurs données, relève de cette même logique.
« Nous avons un rôle pédagogique de sensibilisation. Les données de santé permettent de dégager de la connaissance et de découvrir des nouvelles thérapeutiques. Elles doivent rester anonymes. Leur utilisation est très encadrée et passe par le recours à un tiers de confiance »
précise-t-il.
Il est important de valoriser les bénéfices collectifs des actions menées.
Selon Jean-François Brochard, la crise sanitaire a été un catalyseur pour faire mieux à budget et ressource constants et répondre à des défis collectifs qui ne sont pas uniquement médicaux, mais aussi organisationnels ou liés à l'utilisation de ressources.
Sur la question de l’organisation des soins, il souligne aussi l’importance d’anticiper des compétences et des ressources pour mieux soigner les pathologies de demain : « Les technologies numériques, thérapeutiques et diagnostiques vont complètement changer les parcours ».
Compte tenu des grands défis que le système de santé doit relever, comme par exemple, les déserts médicaux, le burn out des soignants ou la fragilité du lien ville-hôpital, le fait d’optimiser les parcours de soins peut contribuer à la soutenabilité du système de santé.
« Nous sommes face non pas à un sujet d’efficacité, mais à une problématique d’efficience pour, par exemple, éviter les doublons. Le numérique permet d’identifier des solutions. Pour faire mieux avec autant ou même moins, il faut impliquer les acteurs, notamment les représentants des patients, dans une logique de co-responsabilisation et de coparticipation »
explique-t-il.
Les industriels doivent communiquer sur la valeur qu’ils apportent de manière partenariale, partagée, engagée, transparente et responsable.
La transformation du système est bel et bien en ordre de marche…
Pour aller plus loin : Parcours de santé, de soins et de vie : Une approche globale au plus près des patients
L’optimisation du parcours de soins a vocation à mieux accompagner le patient et les professionnels de santé. Comment y parvenir ?
C’est ce que nous analyserons dans un second volet.
En effet, du bilan diagnostic jusqu’au suivi à long terme, les parcours de soins sont organisés pour offrir aux patients une prise en charge personnalisée, simplifiée, coordonnée et de qualité.
Il n’en demeure pas moins que des difficultés perdurent (communes sous dotées en médecins, manque de coordination entre professionnels de santé, “silos” entre les patients suivis en ville et ceux suivis à l’hôpital…). Les solutions sont souvent numériques. Mais comment digitaliser les parcours patients en toute sécurité ?
Ce sera l’objet de notre troisième volet.
Tenter de dissiper les inquiétudes qui demeurent en matière de protection des données de santé et valoriser tout ce que le digital peut apporter pour améliorer l’efficience de notre système de soin.
M-FR-00007295 - V1.0 - Etabli en septembre 2022
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