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Communication et réseaux sociaux

Faire une vidéo : efficace et pas sorcier !

La tendance se confirme depuis plusieurs années déjà : la vidéo est un support qui performe extrêmement bien sur le web, notamment sur les réseaux sociaux, reste à savoir comment s’y prendre.

La vidéo a beaucoup de sens, tant pour des formations,  que pour des supports de communication. Beaucoup d’associations peuvent être dissuadées par l’idée de se lancer, craignant que ce ne soit un parcours du combattant. En réalité, ce n’est pas si compliqué. Pas la peine en effet de disposer d’un matériel ultra perfectionné pour une qualité professionnelle. Un smartphone ou une mini caméra suffisent. En revanche, il faut respecter un certain nombre de règles.

Construire un schéma narratif

Avant tout, il faut que la vidéo apporte un message. Réfléchissez bien à ce que vous voulez faire passer comme information. Pensez bien à l’accroche et à la chute, deux moments essentiels. Un début un peu « musclé » vous permettra de capter l’attention et de faire en sorte que la vidéo soit visionnée jusqu’au bout. Dans un contexte où nous croulons tous sous les contenus, et où le « zapping » fait partie intégrante des usages, il faut attirer l’intérêt d’emblée.

Pour garder l’internaute, autre conseil : évitez les redites, sinon il aura tendance à ne pas poursuivre. Vous pouvez en revanche faire apparaître à l’écran des éléments écrits, même s’ils sont prononcés à l’oral, s’il vous paraît important de bien les ancrer. Évitez une tonalité trop « corporate » car si votre cible a le sentiment que vous cherchez absolument à lui « vendre » quelque chose, là aussi, elle ne restera pas jusqu’au bout. Essayez de leur raconter une histoire, c’est ce qu’on appelle l’art du « storytelling »(1), et clairement, ça marche ! A cette fin, optez pour les exemples pour illustrer votre propos, et pourquoi pas pour l’humour. C’est une façon efficace de faire passer des messages, si le propos s’y prête bien sûr.

Dans la même idée, n’hésitez pas à adopter une approche un peu provocante et clivante, pour sortir du lot. Attention : le style oral n’est pas le même qu’à l’écrit. Votre objectif est d’interpeller, donc soyez dynamique et vivant dans votre narration. Enfin, tentez de faire court et efficace ! Nous ployons tous sous quantités de vidéos, et un format trop long, aussi intéressant soit-il, aura tendance à refroidir votre audience. Avant de passer au tournage, n’hésitez pas à faire relire le script par des personnes extérieures qui auront plus de recul pour vous apporter d’éventuels commentaires.

Soignez bien le tournage

Bien sûr vous ne disposez pas tous forcément d’un éclairage de pro, les fameuses « mandarines », mais veillez pour autant à apporter de la lumière à votre vidéo. Un environnement trop sombre appauvrit d’emblée la qualité. Évitez les contre-jours et soignez le cadrage. Pas de plans trop serrés, avec zoom sur les moindres imperfections, ni de plans trop larges qui empêchent de cerner les émotions des intervenants. N’hésitez pas à vous rendre sur le lieu du tournage avant pour repérer les meilleurs angles de vue.

Faites autant de plans de coupe(2) que possible, ils vous seront utiles pour le montage. Pour éviter les interférences sonores, optez pour un lieu de tournage adapté. Vérifiez que votre smartphone ou votre caméra sont bien chargés et disposent d’une mémoire suffisante pour supporter l’enregistrement. Il est recommandé de filmer en mode paysage pour harmoniser le cadre. En ce qui concerne le son, pour avoir la meilleure qualité possible, mieux vaut se servir d’un micro-cravate. Toujours dans la série des accessoires complémentaires, un trépied peut s’avérer pertinent pour éviter de trembler en tenant l’appareil et gagner en stabilité. Pour les plus experts, un éclairage artificiel ou encore un fond vert peuvent avoir du sens. Tous ces éléments se louent pour des tarifs acceptables au sein de magasins spécialisés.

A quoi sert le fond vert ? Placé derrière la personne filmée, il est supprimé en post-production et remplacé par des éléments de décor. Ce procédé est très utile si on souhaite ajouter du texte ou des éléments graphiques à l’écran. En cas de recours à cette technique, le recours à un éclairage 3 points(3) s’avère nécessaire.

Et pour le montage ?

Une fois que vous avez tout enregistré, reste à importer le contenu dans votre ordinateur grâce à un cordon USB ou une carte SD que vous pouvez enlever de la caméra puis insérer dans votre disque dur. Un conseil : sauvegardez les prises de vue dans un dossier, de façon à être libre de revenir aux prises d’origine et opérer des changements.

Pour la suite, pas besoin d’avoir une formation ultra pointue pour s’improviser monteur. Bien sûr, vous ne maîtriserez pas les effets spéciaux comme un expert, mais pour une vidéo assez basique, vous pouvez acquérir rapidement des rudiments. Vyond est un logiciel d’animation très intuitif pour la création de vidéo animée. Il propose de nombreux templates et permet de donner vie à un personnage afin de créer une histoire facilement. Ensuite, pour monter votre vidéo, vous avez le choix entre plusieurs logiciels : Adobe Premiere Pro, Final Cut Pro, Da Vinci, Apple iMovie, Vegas Pro, Wondershare Filmora, Cyberlink PowerDirector, Corel VideoStudio Pro … Vous pouvez trouver des versions gratuites avec des tutos pour vous y mettre. Ces logiciels d’édition vidéo vous permettront de couper, recadrer, ajouter de la musique ou même nettoyer certaines des prises capturées. Enfin, si cela est adapté, ajoutez des effets de son ou des musiques.

Vous pouvez trouver ce qu’on appelle de la « musique au mètre », autrement dit, des bandes son gratuites car tombées dans le domaine public (attention, cela n’exclut pas la mention de copyright). C’est efficace pour donner de l’intensité à une vidéo.

Lorsque vous avez terminé, il est temps d’exporter la vidéo en créant un fichier vidéo comme .avi ou .mov. Vous pouvez l’ouvrir dans un logiciel comme Windows Media Player ou QuickTime. A cette étape, même si les retouches deviennent plus délicates, n’hésitez pas à faire valider par une personne extérieure.

Si la vidéo présente un large intérêt, importez-la sur YouTube après avoir créé un compte. Elle sera ainsi immédiatement accessible. Vous pouvez choisir le mode public, privé ou non-répertoriée. Viméo propose le même type d’option, si vous préférez que le contenu  reste « privé », provisoirement ou définitivement. La vidéo est alors protégée par mot de passe et vous pourrez la partager librement avec celles et ceux à qui vous le communiquerez. 

En résumé, faire une vidéo n’est certes pas un « jeu d’enfant » mais c’est moins insurmontable que ce que l’on peut parfois s’imaginer. Les premières prendront certainement un peu de temps à réaliser, mais vous serez rapidement rôdé. A vous de jouer !

(1) storytelling : c’est une façon de raconter qui s’apparente à un récit pour que le contenu soit plus attractif
(2) plan de coupe : il s’agit d’images fixes ou en mouvement utilisées pour assurer une transition entre deux plans-séquence, afin d’ajouter du rythme

(3) éclairage trois points : c’est une méthode d’éclairage à trois sources lumineuses

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