Les associations au cœur de l’innovation en santé

Collecte de fonds, comment motiver les donateurs? volet 1

En France, en 2021, la générosité des particuliers et des entreprises représentait 9 milliards d’euros (1). Cette collecte équivaut à l’envergure budgétaire d’un ministère de premier plan. Et pour soutenir une cause, via une association ou une fondation, les donateurs ont l’embarras du choix. En parallèle des modes « classiques » (chèques, espèces ou prélèvements réguliers), de nouvelles pratiques émergent, favorisées par la révolution numérique. Micro-dons, dons par SMS, pages de collecte sur les réseaux sociaux, événements solidaires, crowdfunding… : le monde associatif tente de s’adapter à ce tournant digital pour susciter l’engagement.

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L'associatif, un secteur porté par la générosité publique

"Madame, Monsieur, vous avez bien 5 minutes à m’accorder…". Dans la bouche de cette jeune bénévole, la technique d'approche est rodée. Le temps d'une après-midi, elle fait office de quêteuse sur l'espace public au profit d’une association nationale. Et cela fonctionne : en quelques heures, des dizaines de personnes font preuve de patience, d'écoute ou de générosité. Parfois les trois… « Battre le pavé » demeure le moyen historique privilégié par les associations pour non seulement collecter de l'argent mais aussi promouvoir leur cause. Ces opérations de collectes de rue permettent d’élargir la cible des donateurs traditionnels, et les résultats obtenus en termes financiers sont généralement probants.

Assurer sa liberté de parole

Collecter des fonds permet de servir la cause, mais aussi de financer la structure qui en est à l’origine. Opérations de communication et de sensibilisation, charges des locaux, rémunération des salariés le cas échéant... en dépit d’un caractère non lucratif, l'association loi 1901 est, plus que jamais, aux prises avec la question financière pour mener à bien ses objectifs. Ceci est d'autant plus vrai avec la diminution des subventions publiques. Un mal pour un bien, puisqu’un financement public minoritaire équivaut à conserver une liberté de parole dans le cadre d'actions de plaidoyer. Les associations ont eu tendance ces dernières années à solliciter davantage le secteur privé, caractérisé par une générosité remarquable et remarquée à l’échelle nationale. Même si, là aussi, les structures associatives sont vigilantes sur la préservation de leur indépendance. Il convient de noter que cette philanthropie concerne tous les secteurs d'activité : de la lutte contre la pauvreté à l’action sociale, de la recherche médicale à l’éducation en passant par la culture, l’environnement ou la cause animale… De quoi remettre en cause l'image de l’Homo economicus du 21e siècle, présumé égoïste et individualiste. Les chiffres révèlent un visage tout autre. Ainsi, entre 2010 et 2021, le montant des dons déclarés aux services fiscaux français par les particuliers a été multiplié par deux et celui des entreprises par trois.

Du soutien à la recherche à l'accompagnement concret des familles…

Mais à quoi servent concrètement les dons collectés, notamment dans le secteur de la santé ?

Les actions financées sont multiples et se classent en diverses catégories :

·   le dépistage  : plus tôt le diagnostic est posé, plus rapidement le traitement est mis en place et moins la maladie risque de progresser. Le quotidien est ainsi un peu plus facile pour les personnes directement concernées

· le soutien à la recherche : c'est le principal engagement de nombreuses associations à travers notamment de bourses de recherche pouvant dépassant, au global, plusieurs millions d'euros annuels 

·   l'information : il s'agit de promouvoir une cause, de porter la voix des personnes malades et des familles auprès du grand public, des scientifiques, des professionnels de santé et des pouvoirs publics

·   la formation : les actions de formation  à destination des familles (personnes malades, aidants, bénévoles...) s'inscrivent dans une logique de meilleure gestion de la pathologie au quotidien. Les associations entendent aider les personnes malades et leur entourage à vivre au mieux avec la maladie

·   l'accompagnement : cela se traduit par des visites dans les structures médicales ou à domicile, à multiplier les temps d'écoute pour préciser les besoins et y apporter des réponses adaptées, à diffuser de l'information et à favoriser le partage d’expériences

·   la défense des droits des personnes malades (et des familles) en cas de litiges ou préjudices (en matière d’accès aux soins, de sécurité des patients etc.)

De la collecte classique…

La générosité publique permet donc de financer de multiples activités en complément de l’action gouvernementale. Mais en matière de collecte de fonds, la concurrence fait rage et oblige les structures associatives à se montrer toujours plus innovantes pour accroître leur capital confiance auprès du grand public. Et en conséquence, le montant de la collecte. Parmi les incontournables ressources des associations, on recense les  cotisations. Celles-ci, à la différence des adhésions qui ne peuvent être réclamées qu’une seule fois lors de la toute première inscription, sont mensuelles ou annuelles. Autre façon dite "ancienne" d'aider les associations : les dons, donations et legs. Effectués par acte authentique ou sous seing privé, ils intègrent définitivement le patrimoine de l’organisme associatif. À noter enfin, le principe du mécénat, un appui matériel (argent ou biens) ou humain (savoir-faire et expérience, on parle alors de « mécénat de compétences ») fourni par une entreprise ou un particulier en faveur d’une association, qui doit être considéré comme un don à part entière.

… à l’usage du numérique, véritable tremplin pour la collecte de fonds

En parallèle, les associations ont développé de nouvelles stratégies de collecte, même si ces dernières les poussent à s’organiser de manière toujours plus professionnelle, quitte à voir leurs frais de fonctionnement augmenter ! Si les formulaires papiers n’ont pas disparu, la sollicitation par e-mail s’est accrue. Tout comme les annonces diffusées sur les réseaux sociaux. Le numérique apparaît comme une manière  rapide et sécurisée de manifester sa générosité. D’autant qu’il est possible de le faire « au détour » d’une autre activité... 

Exemple : l'arrondi en caisse qui se veut un don combiné à un achat détente ou utile pour le consommateur. Les micro dons initiés en 2013 ont ouvert la voie à ces nouvelles manières de donner. Indolores financièrement pour les donateurs, ces petits coups de pouce aboutissent, une fois cumulés, à plusieurs milliers d’euros pour les associations. Ce don solidaire de quelques centimes par personne a en effet permis de lever près de 8 millions d’euros en 2020. Il en est de même pour les dons par SMS (don prélevé directement sur la facture mobile du mois suivant ou déduit du compte prépayé mobile) mis en place depuis 2016, les campagnes de crowdfunding, les cagnottes en ligne ou les pages de collecte sur les réseaux sociaux. Ces derniers donnent la possibilité aux associations d'intégrer un bouton et ou un sticker « Donate » sur leur page (ex. Facebook, Instagram, Tiktok, Zoom).

Les jeux vidéos intègrent aussi la philanthropie

Même le monde virtuel des jeux vidéo embrasse la générosité au profit des associations. Pour preuve, les 5,7 millions d’euros récoltés pour Amnesty International lors d’un marathon caritatif de 55 heures sur la plate-forme de gaming Twitch. Il existe aussi les dons qui, paradoxalement, ne coûtent rien : il suffit aux généreux particuliers de regarder une publicité sur Internet pendant 20 secondes, de faire des recherches ciblées ou de cliquer sur des liens parrainés... Sans parler des challenges "gaming" qui permettent de donner en s'adonnant à sa passion pour les jeux vidéo.

Le chiffre

5 milliards d’euros collectés en 2021 provenant de trois grandes sources : les dons déclarés, les dons non déclarés et les libéralités (legs, donations, don sur succession et assurance vie).

Source : Bilan de la générosité des Français en 2021, Recherches & Solidarités

Une collecte en toute transparence

Publication des comptes annuels, du compte d’emploi des ressources issues de la générosité du public, attribution de labels soumis à plusieurs critères, études d’impact… Autant d’outils de contrôle qui encadrent la gestion des fonds collectés par les associations et fondations. La logique est simple : sans transparence, pas de confiance et sans confiance, pas de dons.

Il revient ainsi à l’association de nourrir cette confiance, de la renforcer et de s’en montrer digne. Les associations n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en ligne leurs comptes (via leurs rapports d’activités) et les rapports des commissaires aux comptes obligatoires pour les associations et fondations percevant plus de 153 000 euros de dons ou de subventions. La publication de ces documents comptables doit rassurer sur la bonne utilisation des fonds. Il en est de même pour tous les articles ou comptes-rendus détaillant les projets menés et leurs avancées.

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1. Selon les chiffres de France Générosités

M-FR-00008137 - V1.0 - Établi en Février 2023

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